dimanche 29 mars 2009

Hong Kong, semaine 3

Ma petite ballade du dimanche m'amène du côté de Kowloon. C'est la partie la plus peuplée de la ville, qui se trouve non pas sur l'île de Hong Kong mais sur le continent, c'est-à-dire au nord du fleuve (Victoria Harbour). On y accède en métro, en voiture ou en traversier. C'est une partie de la ville extrêmement animée avec plusieurs quartiers très différents les uns des autres, mais surtout très différents du "Hong Kong International" où j'habite et où je travaille.

Le mot Kowloon est une déformation du terme cantonais "gau lung" qui veut dire "neuf dragons" à cause d'une petite chaîne de montagnes avec des crêtes. La légende dit que c'est le jeune empereur Di Ping, de la dynastie Song, qui est arrivé dans la région en 1277 pour fuir les Mongols. À son arrivée dans la région, il a compté huit sommets alors il a affirmé que huit dragons vivaient dans les montagnes. Mais son consul lui a rappelé qu'en tant qu'empereur, il était lui-même un dragon, alors le chiffre a été porté à neuf. Voilà pour la petite histoire.

Première image assez rigolote en arrivant à Kowloon, une opération en plein air. Ils sont fous ces Chinois... En fait il s'agissait d'une petite manifestation de militants du Falun Gong. Le Falun Gong, si vous n'êtes pas au courant, c'est un mouvement spirituel très présent en Chine mais dont les adeptes sont aussi victimes d'opression (voire d'emprisonnement et de torture) par les autorités chinoises. Le gouvernement chinois considère le Falun Gong comme un mouvement subversif dont le but serait de renverser le régime. Alors que eux se considèrent comme un groupe religieux. Depuis des années, les militants Falun Dafa font pression sur tous les gouvernements étrangers (dont le Canada) pour qu'ils réclament de la Chine l'arrêt de l'opression des membres de ce mouvement. Évidemment, c'est parce qu'on est à Hong Kong (une région administrative spéciale je vous le rappelle) qu'on peut voir ce genre de manifestation, parce que en Chine même, ça ne prendrait pas de temps que le faux médecin et le faux malade qu'on voit ici seraient embarqués et dirigés dans une prison d'état. On ne rigole pas avec ça dans la Chine post-olympienne...

Une vue de la rue Nathan, une des principales artères commerciales de Kowloon.

Sur Nathan Road, nom donné en l'honneur d'un ancien gouverneur de Hong Kong au début du 20e siècle.


La rue Prince-Edward.

Kowloon est divisé en plusieurs quartiers commerciaux avec leurs caractéristiques propres. Ils appellent ça des marchés. Ici nous sommes dans le marché aux oiseaux. En fait c'est une rue entièrement consacrée au commerce des oiseaux et de ce qui vient avec : cages, nourriture, etc. C'est vraiment très joli. Les gens viennent vendre leurs oiseaux, ou en acheter. Il y a de très beaux spécimens.


Un magnifique perroquet, ou est-ce un cacatoès?, je ne sais pas. En tout cas, c'est une belle bête aviaire.


Une boutique qui ne vend que des cages.


En voulez-vous des perruches, en v'là!


Un monsieur qui caresse son oiseau sur le dos. L'oiseau roucoulait de plaisir et était complètement abandonné sur les genoux de son maître. Beau spectacle.


Un peu plus loin, le marché aux fleurs. Même chose, une rue complète avec seulement des fleuristes. Parfois, on voyait des orgies d'orchidées, de bonsaïs géants ou nains, des bambous torsadés, etc.


La rue du marché aux fleurs.


Cette ruelle de bric-à-brac s'appelle le ladie's market. C'est le royaume de la contrefaçon. Les commerçants vous interpellent pour vous offrir impunément des copies de montres Rolex, de sacs Vuitton, de chemises Armani, sans crainte de se faire ramasser par la police. Je vous rappelle que c'est illégal la contrefaçon. Le pire c'est que c'est drôlement bien fait!


Nous voici dans le "Goldfish Market" le marché des poissons rouges. Encore une fois, une rue complète de marchands de poissons rouges....


Un autre.

Et un autre...


Ça c'est Paul dans le Kowloon Park.


Des petites grillades dans la rue, c'est donc bon!



Ah, voici un autre marhé, le marché de jade. Ici ce sont pas moins de 450 artisans qui fabriquent toutes sortes de bijoux, des amulettes, des bouddhas, uniquement avec du jade, la pierre semi-précieuse traditionnelle de la Chine. Les Chinois attribuent à cette pierre de vertus de guérison. Encore une autre croyance populaire chinoise.


Toujours le marché de jade.

Dans un petit square, des vieux monsieurs qui font ce que tous les vieux monsieurs du monde adorent faire : se regrouper dans un petit parc, jaser, fumer, et regarder passer les gens. J'adore photographier ces petites scènes de la vie quotidienne.


Un petit concert de musique traditionnelle dans un magasin.


Dans le parc de Kowloon.

Toujour dans le même parc, un très beau et grand parc dans le centre de Kowloon.


Encore le parc.



Autre angle.


Des danseurs qui se pratiquent à faire la danse du dragon dans le parc.


Même chose.

Un peu plus loin, on arrive devant l'hôtel Peninsula, un hôtel mythique et légendaire de Hong Kong, un des plus prestigieux d'Asie. Toutes les plus grandes stars du monde viennent ici. C'est décoré très chic à la façon des anciens hôtels coloniaux. La voiture stationnée devant l'entrée, c'est une Rolls Royce.


Vue de Hong Kong depuis Kowloon. Encore aujourd'hui le temps est extrêmement lourd et brumeux. Difficile de faire des belles photos claires...


Plus vers l'est.


Sur la promenade en face du fleuve.

Le centre culturel de Hong Kong, qui est du côté de Kowloon.


Une avenue piétonne, près du centre culturel.



Amarrés au port, des bateaux de croisières comme ceux-ci viennent souvent à Hong Kong, d'où partent également de nombreuses croisières sur la mer de Chine et sur tout le sud-est asiatique.

Gros plan sur la proue.


Je voulais voir ce que ça faisait de se poser devant un miroir. Pas très réussi!


Un mini salon de l'auto dans un centre d'achats.


Le port avec, en arrière plan, une tour en construction. Il paraît que, à cause de la crise financière mondiale, les promoteurs n'ont plus d'argent pour la finir.


Voici le "Star Ferry" Laissez-moi vous parler de ça un peu. Les star Ferry sont carrément des légendes flottantes. Ces bateaux verts et blancs font ensemble la traversée environ 450 par jour et transportent des miliers de Hongkongais entre Tsim Sha Tsui à Kowloon et Wan Chai ou Central du côté de l'île. Ces vieux rafiots offrent une vue toujours spectaculaire sur la ville. On se sent vraiment dans une autre époque. Étonnamment les gens ne pourraient pas s'en passer même si ça va beaucoup plus vite de faire la traversée en métro. À l'origine, les deux ponts servaient à séparer les Occidentaux des Chinois. Les Européens en haut, et les Chinois en bas! Il en coûte un peu plus de 25 cents pour faire la traversée. Ça casse pas trop le porte-monnaie...

L'intérieur du Star Ferry.

Une vue à partir du bateau qui me ramenait sur l'île.
En avant, qui s'avance sur un bras de mer, c'est l'extravagant Palais des congrès de Hong Kong. Il a été construit juste à temps pour les cérémonies du retour de Hong Kong à la Chine en 1997 et il est construit sur une bande de terre qui n'existait pas, un peu comme l'île Notre-Dame à Montréal. Son toît a un peu la forme d'ailes d'oiseaux.

Une vue des quartiers Wan Chai et Causeway Bay. Moi, mon hôtel est dans Causeway Bay, à peu près au centre de la photo.

Le Palais des congrès, de plus près.


Ici on voit Times Square, à partir d'un des étages de l'immeuble. C'est à peu près la vue que j'ai de mon appartement, qui est juste en face de Times Square.

Prise par la fenêtre de mon bureau, on voit la tour "Two International financial center" C'est une des plus hautes tours du monde : 415 mètres de hauteur, 88 étages. On ne voit même pas le haut de la tour qui semble perdu dans les nuages. Fin de la promenade.

dimanche 22 mars 2009

Hong Kong semaine 2

Dimanche 22 mars. C'est la première journée de congé que je m'accorde depuis une semaine. Ben non, je ne fais pas pitié! Je suis dans un coin du monde extraordinaire que j'apprends à découvrir à tous les jours. Une culture millénaire, des traditions ancestrales, une mégalopole grouillante de vie. Disons qu'on a parfois envie de voir un peu de verdure, parce qu'à Hong Kong, il y a énormément de pollution et le ciel est presque toujours couvert. Rien de mieux alors qu'une petite excursion dans une des nombreuses îles de l'archipel. Direction : Lantau.

Lantau est la plus grande de ces île, elle est même deux fois plus grande que l'île de Hong Kong. On y trouve de nombreux petits villages anciens avec un charme bucolique. C'est donc ça que je m'en vais visiter.
Ça c'est le traversier qui partait du port de Hong Kong et qui m'a amené sur l'île de Lantau. Après quelque 30 minutes, on arrive dans le village de Mui Wo.

Bon, disons que pour le charme bucolique, on repassera... mais ce n'est quand même que le début de la journée.

La baie du village avec quelques bateaux amarrés.


D'autres bateaux.

Ça c'est Paul, toujours très "attitude" avant de monter à bord d'un bus qui m'amena dans un autre village (que j'espérais plus traditionnel) : Tai O, à l'extrémité occidentale de l'île, à environ 45 minutes d'autobus.


Voilà Tai O, un petit village de pêcheurs sur pilotis bâti dans une crique de la mer de Chine. Là, vraiment, on peut pas faire plus typique et traditionnel. C'est très étonnant et très beau aussi. J'ai appris qu'autrefois ce village était un repère de contrebandiers. À la fin des années 80 et au début des années 90, toutes ces petites barques qu'on voit là faisaient la navette entre le port de Tai O et la Chine continentale remplies de télévisions et d'autres trucs électroniques.


Les gens s'aménagent des petites terrasses comme ça à même leur maison.




Une belle vue du village avec la montagne en arrière plan. Comme il s'agit d'un village de pêcheurs, inutile de dire que ça sent très très très très fort le poisson partout dans le petites rues sinueuses.


Ça c'est encore moi, qui montre ses dents!


Dans la petite rue commeriale, on trouve bien sûr tous les produits de la mer, frais ou séchés, en vrac ou emballés. Ça c'est des genres de petites crevettes chinoises séchées. Non, je n'en ai pas mangé.

Ici d'autres produits de la mer séchés. Aucune idée de ce que c'est.

Devinez ce que c'est. Allez, essayez pour voir. C'est un requin séché!


Un temple dans le village.


Une petite boutique fermée.


Départ en mer.


Et oui, même dans les endroits qu'on pensait épargnés par avatars de la modernité, tout le monde a maintenant son téléphone cellulaire.


Une petite boutique de calligraphie.


Une tradition toute chinois qu'on m'a expliquée, lorsque quelqu'un meurt, il faut faire brûler tous ses biens pour lui permettre de quitter notre monde librement. Alors il y a des boutiques comme ça où on vend toutes sortes de trucs en papier pour faire brûler, souvent sous forme de kit emballé comme ça. Ici on voit des emballages de chemises en papier avec des pendentifs en papier, des robes et des montres en papier, des liasses de faux billets de banque de 500 000 000 de dollars de Hong Kong. Notez qu'un dollar canadien vaut environ 6 dollars HK.


Toujours Tai O.


Sans commentaire.


Un mignon petit chien pékinois. Je n'ai pas su s'il était destiné à la cuission pour le restaurant d'à côté ou à autre chose... Ben non, c't'une blague, c'est un petit chien qui appartient à quelqu'un.


Site en développement...

Je ne me lasse pas de prendre des photos de ces maisons sur pilotis.

Encore une autre.

Ici c'est des branches de bambou qu'on fait brûler pour la cuisson.

Une méthode traditionnelle de séchage au grand air.


Une dame avec un très beau chapeau typique.

Ici la commerçante passe de restaurant en restaurant pour proposer ses poissons frais du jour qu'elle garde en vie dans des bacs en plastique remplis d'eau. L'eau est oxigénée par un ingénieux système composé d'une petite pompe et d'une "batterie d'char"...


Le mauvais goût américain a envahi la planète entière...


Ça c'est le restaurant où j'ai décidé de m'arrêter un peu pour me sustenter. C'est jamais évident quand on ne parle pas la langue (même si je connaissais quelques mots de mandarin, ici on ne parle que le cantonnais) mais maudit que ce serait plus simple de commander quelque chose dans un restaurant (en plus dans un village de pêcheurs) si je mangeais du poisson!

Au moins la bière goûte la bière. Ça c'est la plus répendue de Chine, en tout cas dans la région de Hong Kong.


Comme les habitants de ce village (de l'ethnie des Tanka) vivent de la pêche et du commerce du sel, pas étonnant de voir, comme ici, des oeufs que l'on cuit à la vapeur dans une saumure extrêmement dense.

Un commerçant.


Ça ce sont de vrais petits poissons séchés qu'on a décorés avec des petits chapeaux et des yeux de Barbie pour en faire des décorations. Ç'a le mérite d'être original.


Fin de ma visite du village de Tai O, je reprends un autobus qui emprunte la "South Lantau Road" pour rejoindre la monastère de Po Lin, très haut en altitude. Arrivé sur le site, il y a cet attroupement de gens qui regardent des gars faire une démonstration de Kung Fu.


Même chose.


Tout en haut de cet escalier, il y a la statue géante de Bouddha, la principale curiosité de l'île de Lantau.

C'est une journée extrêmement brumeuse et on ne voit presque rien tout en haut. Mais cela ajoute au caractère mystique de l'endroit, le bouddha semble flotter dans les nuages. Il paraît que c'est le plus grand bouddha assis en extérieur au monde. Il est haut de 26 mètres et formé de 202 pièces de bronze moulées par une usine de Nanjing. Ç'a coûté 60 millions de $HK (10 M $ canadiens) et ç'a pris trois ans de travail.

Ici des bodhisattvas de bronze géantes. Ce sont des genre de divinités qui présentent des offrandes à Bouddha.


Une autre vue du géant.


Des arbustes à thé. Le thé pousse dans des milieux très humides, et ici on ne manque pas d'humidité.

Voici une fleur de bauhinia, l'emblème floral de Hong Kong, une très jolie fleur qu'on retrouve de façon stylisée sur le drapeau de la région administrative spéciale de Hong Kong.


Ici c'est le monastère de Po Lin, qui se trouve un peu plus loin du bouddha géant.


L'intérieur du monastère est richement décoré. Les belles sculptures dorées qu'on voit ici représentent le bouddha historique, Shakyamuni, au centre, avec le bouddha guérisseur à sa droite, et Amitabbha à sa gauche.

Des bas-reliefs très finement ciselés sur les murs du monastère représentent des scènes historiques et des symboles chinois. La petite "passe-passe" (si je puis m'exprimer ainsi) c'est qu'on tente de nous faire croire que tout ça a été taillé dans la pierre. En fait c'est du béton. Dans les temples anciens, c'était effectivement taillé dans la pierre, mais ce temple (comme le bouddha géant) sont un peu des attrappe-touristes qui ont été construits très récemment, c'est-à-dire il y a une quinzaine d'années seulement. Cela dit, c'est quand même très beau à voir.
Fin de ma petite excursion dominicale... Ciao